Mon premier demi c'est du sérieux Bien que tout se soit passé dans des gorges (profondes et humides), je ne vais pas vous parler d'une expérience liée à du malt et du houblon fermentés mais de mon premier triathlon format demi homme de fer (2kms de natation, 90 kms de vélo et 20kms de course à pied) lors du Natureman du Verdon le week-end dernier.
L'avant course Le rendez-vous pour partir de Thonon était fixé à 17h vendredi (pour les gens sérieux. Les fonctionnaires et autres cossards étant partis à 12h). On se retrouve donc à 5 avec Loïc notre Cerise sur le gâteau, Loïc nous accueille avec des biscuits au miel et aux amandes et partagera même un peu plus loin avec nous ses délicieux sandwichs. Ainsi, après un trajet sans pause et un itinéraire parfait, nous débarquons dans le Verdon 5 heures plus tard, non sans avoir involontairement contribuer à la non-prolifération des sangliers dans la région (rassurez-vous le fourgon de l'OMS n'a rien eu). En arrivant, on découvre
On se retrouve finalement tous à Moustiers en fin de journée pour visiter ce village perché et boire un verre. Certains se laissent aller à manger une crêpe et on rencontre Benjamin venu de son côté avec sa petite famille. En rentrant, on se rend compte qu'on a raté le briefing (ça c'est ballot alors ! Vinvent aurait pu apprendre qu'il ne faut pas drafter et aurait gagné 4 minutes mais bon...) et on prépare nos affaires pour le lendemain (pose des autocollants sur le vélo et le casque et des tatouages sur différentes parties du corps (certains cherchent encore sur quelles parties il faut les mettre car deux tailles étaient fournies (1 très grosse et 1 très petite)) puis on fait le plein d'énergie au restaurant de l'hôtel qui grouille de triathlètes de différents clubs de France. La patronne nous annonce également que l'on pourra petit déjeuner à partir de 6h le lendemain ce qui réjouit le pros de la nutrition sportive. Après quelques pronostiques et défis pour le lendemain et quelques chambrages de Manu suite à la défaite de Lens, chacun tente d'évacuer le stress en lisant un peu, en activant son Compex, en discutant 18 trous ou en implorant les dieux du ciel (pour la météo) et du triathlon (pour la performance) pour le lendemain. 6h pétantes le réveil sonne et la lumière s'allume de sorte que tout le monde est réveillé instantanément. Damien et moi trouvons que ça fait tôt pour se lever mais certains comme Pierre-Alain sont déjà chaud bouillants et le président est excité comme un cadet. Le petit déjeuner englouti, nous finissons de nous préparer (avec un réveil à 6h et un hôtel à 1km du départ, on est large niveau timing) mais la température est fraîche et la météo incertaine de sorte que le choix de la tenue pour le vélo devient cornélien. Arrivés dans le parc à vélo, on installe nos affaires et on se réchauffe comme l'on peut. Pierre se fait interviewer par le caméraman tandis qu'une grenouille s'invite sur son sac. On raconte quelques conneries pour passer le temps, on chambre les gars du club de Metz suite à la défaite 3 à 0 contre l'ETG la veille puis on se dirige vers l'eau pour un échauffement rapide. L'eau est bonne et le soleil pointe le bout de son nez juste avant le départ pour nous réchauffer un peu plus.
La course Le parcours de la natation formant un U retourné, je décide de me placer à gauche tout comme Pierre pour éviter la bousculade du départ. Dès le départ, je me décale à gauche de sorte que je me retrouve à peu près seul pendant toute la première partie de la natation, un canoë me rabattant même sur la droite à l'approche de la deuxième bouée. A partir de là et tout le retour je retrouve avec plus de monde mais rien de bien gênant. La fin de la natation me paraît un peu longue et je finis par sortir de l'eau en 43 minutes, ce qui est correct pour une enclume comme moi. Je n'ai pas de mal à trouver mon vélo puisque c'est le dernier présent parmi les membres du Léman tri. Je prends alors le temps de mettre mes chaussettes et d'enfiler mon maillot de vélo et c'est parti pour la partie cycliste. Le parcours vélo comprend 4 bosses, une première style col de Saxel de 5-6 kilomètres, puis la bien-nommée « Enfer du sud » de 2 kilomètres à 10% et deux bosses en faux-plat montant en fin de parcours. Je sors du parc à vélo quasiment en même temps qu'Alexandre puis je rejoins Catherine quelques instants plus tard sur la première portion de route plate. Au pied de la première bosse nous attendent Loïc et Raynald pour nous encourager et nous prendre en photos. Je passe la première bosse assez rapidement (un peu trop d'ailleurs et je le paierai par la suite) et rejoins Benjamin à la sortie du village d'Aiguines situé sur le haut de la bosse. La descente se fait alors a vive allure et je dépasse le Président et Hervé qui sont alors ensemble (l'un à 7m de la roue avant de l'autre bien sur). Suit alors une longue portion plane très agréable au bord du lac où l'on peut mettre du braquet et faire monter la moyenne jusqu'au village de Moustiers. Viens alors l'heure de la bosse « casse-pattes » de la journée. Je rejoins Pierre-alain juste au pied à l'endroit où nos supporters (Loïc et Raynald) nous attendent de nouveau pour immortaliser nos souffrances. P-A ne semble pas particulièrement apprécié cette partie du parcours et encore moins Damien que je rattrape juste en haut. Heureusement pour nous, un ravito avec orchestre nous attend au sommet. On attaque alors une grande partie plate sur un plateau avec de grandes lignes droites sur l'une desquelles je double Bernard qui semble en pleine forme. Un des Levalloisiens me reconnaît et m'encourage, il me dit que je me suis pas trop mal démerdé pour une enclume (ce que je lui avait dit avant la course). Après les grandes lignes droite, une courte descente sinueuse permet de rejoindre les rives du lac qu'on longe alors sur une vingtaine de kilomètres légèrement vallonnés. Je rejoins Pierre sur cette partie puis je trouve le moyen de lâcher le seul bidon plein qu'il me restait (Un peu à cause des mains moites du fait de l'humidité mais quand même il faut ne pas être habile pour lâcher un bidon). Heureusement pour moi, il y a un ravito quelques kilomètres plus loin au pied d'un long faux-plat montant ou je rattrape Fab. La dernière partie comprend un aller-retour d'environ 5 kilomètres où je croise Vincent qui a déjà fait l'aller-retour alors que je l'entame à peine. Je croise Fred D. un peu plus loin qui me dit que le demi-tour n'est plus très loin. A partir de là, il ne reste que de la descente mais le ciel décide de nous rafraîchir en nous arrosant un peu. Il faut juste faire attention dans les virages qui sont désormais glissants. J'arrive alors à la transition mais je sens que les jambes sont déjà un peu lourdes et pour garder mes bonnes habitudes, au moment d'enfiler mes chaussures de course, je ressens des crampes dans les deux cuisses alors qu'une camérawomen m'interroge sur mes impressions. Je réponds poliment que c'est nickel mais mes jambes sont paralysées. En sortant de la transition, je vois que le chronomètre indique 3h34 et je me dis que si j'arrive à me défaire des crampes, les 5h sont peut-être jouables ce qui me redonne le moral. Néanmoins, 1 kilomètre plus loin à l'entame d'une petite descente, mes jambes se tétanisent et je dois m'arrêter. J'essaye de m'étirer et de boire mais rien ne fait. Je commence à marcher lentement puis au bout de quelques minutes ça va un peu mieux mais je sens qu'il ne faut pas que je force. Pierre me rejoins alors et je repars avec lui sur un rythme calme. Le parcours est essentiellement dans des chemins de terre au bord du lac. Vers le quatrième kilomètre, nous nous retrouvons face à une rampe très pentue. Dès le pied je décide de marcher pour éviter le retour des crampes que je sens toutes proches. J'arrive finalement à prendre un rythme calme mais correct et, à ma grande surprise, ce rythme semble trop élevé pour Pierre qui n'est plus avec moi. Le parcours course à pied comprend un grand aller-retour ce qui nous permet de croiser les premiers puis un peu plus loin Vincent qui a quelques kilomètres d'avance sur moi également. Je croise ensuite Fred D. peu avant le demi tour et je continue sur mon rythme en prenant soin de bien boire et de m'alimenter aux ravitos. Sur le retour, je croise ceux que j'ai doublé en vélo et notamment le président qui me dit qu'il n'a plus de jambes. Tout se passe pas trop mal pour moi jusqu'au 16ème kilomètre où l'on passe vers l'arrivée mais où l'on doit encore faire une boucle de 3 kilomètres qui sera celle de trop pour moi. En effet, celle-ci comporte une descente mais mes jambes ne veulent plus se plier de sorte que je reste immobile et impuissant. J'essaie de boire encore mais rien n'y fait. Je finis par tenter de descendre à reculons ce qui permet de descendre. Les autres concurrents qui m'ont doubler ont du se demander pourquoi je m'essayais au moonwalk de Michael Jackson à ce moment là mais c'était vraiment la seule solution pour moi en descente. Après cette descente épique, j'arrive à repartir en footing sur le plat et je vois Pierre revenir sur moi. Malheureusement je ne peux plus accélérer pour rivaliser avec lui et il me double dans la dernière montée où je dois marcher pour éviter le retour des crampes. J'accélère en haut de la côte pour essayer de le reprendre dans les 500 derniers mètres mais il a pris trop d'avance et je finis juste derrière lui après 5h09 d'efforts. Vincent et Fred D. sont là pour nous accueillir et nous nous restaurons et récupérons nos diplômes en attendant le reste des troupes. Le retour vers Thonon le dimanche soir se fera sans encombre. Merci encore à nos chauffeurs.
Conclusion Un super parcours dans un cadre magnifique et une organisation sans faille donc j'encourage tout le monde à participer à cette épreuve même si cette dernière commence à être victime de son succès avec 1200 concurrents cette année. Au niveau personnel, je finis avec un temps correct mais il faudra que j'améliore ma gestion de l'effort pour éviter les crampes la prochaine fois. Sinon, des souvenirs plein la tête et un week-end où l'on a bien rigolé avec les membres du Léman tri.
PS: au moment où j'écris ces lignes, mes jambes souffrent encore le martyr pour descendre les escaliers mais maintenant je suis un homme Nature. |