Au départ de cette course, deux triathlètes du Léman Tri (seulement). Pierre Aubanelle N°213 et Fred. Descarrega avec le N°214 avec une venge à prendre sur l'an passée. Merci à Pierre pour son résumé : "Doussard, version 2014… je vous raconte : Déjà, samedi 19 heures : je vais faire un dernier petit footing et là, léger stress : je sens une douleur derrière le genou droit. Ca commence super, Doussard… Dimanche, je retrouve Fred D à 7h20, puis Catherine, qui vient en repérage ; on arrive à Doussard à 9h00, pile pour l’heure du Gatosport. Préparation du matériel, 15 minutes de vélo… je ne sens pas mon genou, sauf à la marche. Comment ça va se passer après quelques heures de course ?... on verra. Bizarrement, on n’est que 2 du club… où sont-ils tous passés ? Bon, tant pis. En ce jour de finale de Rolland Garros, un autre duel au soleil va bientôt se dérouler… 11h15 : sirène de départ. On est moins en mode « survie » qu’à Bourg-en-Bresse, 15 jours plus tôt, mais j’ai plus de mal à trouver mon rythme. En plus, j’ai toujours l’impression d’être très loin des autres nageurs, alors que je vois bien les bouées du parcours… il y a un truc que je ne comprends pas. Dans la ligne droite du retour, je commence à sentir des crampes dans les mollets… j’essaye de me détendre et de rallier la sortie de l’eau sans trop de dommage, mais ça ne sera pas ma perf de l’année, sur ce coup-là… J’arrive au parc de transition : Fred est déjà parti et sûrement loin. Je me lance pour les 90 km, il fait chaud, et on n’a pas fini de se le dire… Je commence tranquille, ça va monter dès le 10ème km, de Talloires au col de Bluffy. Je monte à mon rythme et tout va bien. Paradoxalement, je sens mes jambes se détendre. Ensuite, descente sur Thônes. Je croise Catherine sur son vélo, on se fait signe. Plus loin, je croiserai Fred une première fois ; il doit avoir environ 5 minutes d’avance sur moi. Les longues lignes droites commencent. Le parcours a été modifié et il est maintenant très roulant. Ca ne m’arrange pas, mais il va falloir faire avec. Comme à mon habitude, je n’arrive pas à intégrer un groupe. Sur le plat, ça va trop vite pour moi, dans les côtes, pas assez… du coup, je roule à contretemps. Je recroise Fred à 20 km de l’arrivée environ ; là, je vois qu’il a bien accru son avance… Il m’a même mis une bonne valise ! Je m’accroche pour rallier Doussard avec les moyens du bord… et me voilà de retour au parc de transition. Je m’équipe, je bois un peu d’eau (bien tiède) que j’avais laissé vers mes chaussures, et je commence à courir. Enfin, j’essaye… je me sens très mal, incapable de respirer, mal au ventre… Si je ne trouve pas un second souffle, ça va pas être possible. Je commence à gamberger : je me suis inscrit à Doussard pour préparer l’Alpe d’Huez. Si je m’arrête là, en termes de préparation psychologique, on n’est pas bon... Je veux m’accrocher, même si je dois courir en 2 heures. Catherine fait quelques foulées avec moi, juste avant le 1er ravitaillement. Je m’arrête, bois du Coca, de l’eau, et je me trempe de la tête aux pieds. Je repars, doucement, très doucement, mais ça va un peu mieux. Je vois arriver le 5ème km, ça va pas trop mal. Je m’arrête à chaque ravitaillement : Coca, eau, douche complète. Il fait vraiment très chaud, je vois plein de coureurs à l’arrêt… mais pas de Fred en vue. Je retrouve Catherine à la fin de la première boucle. Je lui demande où est Fred : « Il est passé il y a 6 minutes . » 6 minutes à remonter, sur un peu plus de 9 km… Ca va être chaud (c’est le cas de le dire), mais je me sens bien et j’accélère progressivement. Je prends même le risque de sauter un ravitaillement vers le 12ème km, parce qu’on est en côte, à l’ombre, et que je ne veux pas casser mon rythme. Le prochain ravito est au 15ème km, en descente, j’arriverai bien jusque là. La descente arrive, le ravito aussi, et là, qui je vois ?... Fred, en train de remettre sa casquette détrempée. Je m’arrête 10 secondes, le temps de boire une gorgée et de m’éponger une dernière fois. Il reste 3 km… Je repars à bloc. Il me faudra environ 1 km pour le rattraper. Il en reste 2… je suis à la limite de la rupture, je ne veux pas me retourner jusqu’à l’arrivée. J’arrive à la base nautique de Doussard ; Catherine m’encourage et sait trouver les mots : « Si tu accélères, tu peux finir en moins de 5 heures ! ». Il me reste 500 mètres, je ne sais pas si Fred s’est accroché ou pas, alors je sprinte, en me disant que si je m’effondre derrière la ligne, c’est pas grave. Faut juste pas tomber avant (souvenir de Machilly 2013, n’est-ce pas Catherine ?...) Un coup d’œil au chrono, sur la ligne d’arrivée : 4h59min ! Il était temps… Fred arrive moins de 5 minutes derrière, bien cuit lui aussi. Et là, j’apprends qu’il s’est pris une pénalité sur le parcours vélo : arrêt obligatoire de… 4 minutes. Sans cette pénalité, qui des 2 aurait passé la ligne en premier ?... réponse en 2015. Guillaume et Pauline, de passage dans le coin, se sont arrêtés pour nous dire bonjour ; ça fait plaisir, merci à vous ! Merci aussi à mon genou droit qui a finalement très bien tenu. Un grand merci à Catherine qui nous a accompagnés et encouragés, et qui nous a apporté des verres d’eau et de Coca après l’arrivée, quand on ne pouvait plus se lever. Et pour terminer, merci à Fred pour ce remake de Duel au Soleil ; encore une fois, on s’est bien tiré la bourre ! On se donne rendez-vous à Saint-Point, dans 3 semaines ?" Pierre A.
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