La Transjurassienne est devenue depuis le plus grand événement de masse du ski français : 3 500 concurrents se mesurent chaque année sur les 76 km d’un parcours traversant les départements du Jura et du Doubs (région de Franche-Comté), avec une petite incursion en Suisse voisine, dans la Vallée de Joux. La Transjurassienne est aussi la seule épreuve française inscrite au calendrier de la Worldloppet, challenge mondial des épreuves de longue distance Cette fois, Fred Arrachard me convint de m'inscrire sur le 57 km. On évite le départ dans la masse (on est 700 tout de même sur le 57km), on part à 10h (on s'épargne un lever au milieu de la nuit!), on peut s'abriter dans le collège des Rousses situé au pied des pistes, devant le départ, boire le café, bref une Transju de feignasses.
Les prévisions météorologiques sont catastrophiques ! Une boucle est supprimée autour de La Chapelle des Bois pour cause d'inondation... mais nos offrandes aux dieux du ski (on n'a pas pu finir le gatosport) les ont sans doute incités à nous offrir des conditions inespérées. Le vent fort nous pousse vers Mouthe, dans une alternance de giboulées et de soleil. Une petite baisse de la température rend la piste glissante. C'est donc une course très rapide qui nous est offerte. Bien sûr, son altesse Fred A. part sur la première ligne, et moi avec la plèbe en deuxième ligne. La piste rapide de cette année permet à une foultitude du 76 km de dépasser les Rousses avant notre départ. Ce sera donc un long fractionné qui nous est offert, avec des dépassements continuels. On est toujours un peu frustré par les ralentissements dus aux bouchons dans les montées raides et étroites. Mais on enchaîne aussitôt sur de longs vallons très rapides, des petits talus bordés de spectateurs, des traversées de villages sous les acclamations des cloches (c'est la tradition), des descentes « Mario kart » où il faut slalomer entre les victimes des paquets de neige molle et des plaques de glace. Du coup, la ligne d'arrivée se profile avant que j'ai pu ressentir la lassitude du skieur de fond … de fond. Je termine en 2h37 avec l'impression d'avoir fait une bonne course malgré le placage d'un concurrent.
Je rejoins Fred A sous la douche. Datasport envoie le classement par SMS 21ème et 3ème V5. C'est bien, mais le phasme a frappé encore plus fort : 13ème et 1er V4 en 2h 31 ! La Transjurassienne reste la course populaire par excellence : tout le monde peut y trouver son compte, du compétiteur au contemplatif. Le parcours est vraiment exceptionnel (le tracé n'existe que le jour de la course), très esthétique et pas trop exigeant. On peut à l'évidence partir en ballade pour une grande journée de ski en profitant de nombreux et très riches ravitaillements. Alors, à l'année prochaine ? Fred. D. |