TDS 2016
Après une préparation pas tout à fait comme je l’aurais espérée, dû à diverses raisons personnelles et
professionnelles, je réussi quand même sur le dernier mois à faire quelques belles petites sorties en
montagnes. Après de bonnes vacances en montagne reposantes, le départ de la TDS 2016 est donné le 24 aout à
6h.
La météo annoncée est splendide et même caniculaire 32°C à 1000 mètres. J’ai le dossard 6103, je suis très bien placé au départ, à la 4ème ou 5ème ligne, je ne serai donc pas gêné
pour essayer d’être placé devant sur les premiers kilomètres. Le profil du parcours propose une très longue montée à partir de Bourg saint Maurice, donc mieux
vaut partir prudent, la route est longue. 119km et 7500m D+ Je pars donc sagement à mon rythme, au alentour de la 50ème place. La fraicheur du matin est
relative, mais c’est vraiment agréable de courir sous un si beau soleil dans un si beau cadre. Mes
sensations sont très bonnes, à vrai dire j’ai le feu aux jambes depuis quelques jours donc je suis très
bien. Au col du petit saint Bernard, je retrouve Emilie et mon beau père Jean Pierre, qui vont me suivre et
faire l’assistance toute la journée. Je les remercie fortement. La descente sur Bourg Saint Maurice est longue 15km avec 1400mD- , il est 11h environ, la chaleur se
fait grandissante au fur et à mesure de la descente, nous entrons dans un vrai four. J’essaie de boire,
régulièrement mais je n’ai très vite plus d’eau, ma poche à eau est foireuse, l’embout se détache, j’ai
demandé à Emilie du scotch pour la réparer, j’espère qu’elle en aura à Bourg St Maurice… Les 3
derniers km avant le ravito passent mal, sous cette chaleur, je sens la déshydratation arriver. Au ravito (km51), je me rafraichis sous une fontaine, change de chaussettes, répare ma poche à eau
et c’est repartis pour cette fameuse montée du passeur de Pralognan (2000mD+ sur 11km environ).
Le début est dans la foret, la suite sous le soleil de plomb. La pente est assez raide, mais nous
gagnons en altitude assez rapidement, donc un air léger nous permet de respirer. Sur les cotés, c’est
un chemin de croix. Des coureurs parti trop vite sont assis et tentent de se reposer pour reprendre
des forces. Au fort de La Platte, je suis vraiment content de boire de l’eau fraiche elle est salutaire. Le chemin se
poursuit de façon moins raide, après une petite descente, nous remontons pour finir cette longue
montée. Je suis presque surpris qu’elle soit déjà finie, je m’attendais vraiment à pire. Au début de la
descente, nous rencontrons le seul vrai passage technique de la course, équipé avec des cordes fixes.
Le terrain est sec, il fait jour, donc aucun souci.
J’arrive au Cormet de Roselend après 2km de faux plat. Ma vieille douleur à l’insertion du tendon
d’Achille s’est bien réveillée dans la longue montée et me fais souffrir fortement au point que je ne
suis plus certain de pouvoir continuer à courir. Ce n’est pas dangereux de forcer dessus m’as t’on dit,
c’est juste douloureux. OK chef on verra bien. Aux ravitos du Cormet de Roselent (km66), je revois mes proches ce qui me booste bien, je mange un
bol de pates, je me force à le finir car je n’ai quasiment rien mangé avec cette chaleur. Mais il faut
absolument reprendre des forces, la route est encore longue. Mon embout de poche à eau a décidé
de rester dans la montagne, je fais un nœud en attendant le prochain point d’assistance où je le
changerai. La suite se passe sur un large chemin qui monte trop pour courir avec mes douleurs et trop plat pour
marcher et prendre du dénivelé. Heureusement le décor est majestueux. Arrivé au sommet la
descente dans les gorges est vraiment sympa. Puis une autre remontée sur un chemin carrossable qui
ne se termine jamais. Je n’avance plus très vite, je me fais doubler par la 1ere féminine (Américaine)
qui me dépose littéralement, je lui tire mon chapeau. Mais je vais la reprendre plus loin dans une
descente. Elle est cramée, elle débute une bataille pour la première place avec Delphine Avenier (qui
gagnera finalement). J’arrive au col Joly, je commence à être sérieusement mort, et j’ai très soif. Je me
restaure assez vite (soupe) car je le ferai mieux au ravito d’après. La descente sur les contamines se passe bien, sur un chemin puis dans la foret, c’est un coin que je
connais bien et j’apprécie de passer là. On croise beaucoup de monde en arrivant dans la ville.
Au ravito des contamines je retrouve mes suiveurs du jour et mes filles, Alice court avec moi, elle est
à fond, alors moi aussi, ça me booste. Je change de Tee shirt et de chaussures pour être au sec et sentir bon. Pour cette soirée que j’espère
la plus courte possible ? Et bien sûr je sors la frontale. J’ai changé de poche à eau. J’ai faim mais pas vraiment envie de mangé. Je bois une soupe et prend un gâteau… En mangeant si
peu j’ai peur de le payer plus tard mais cette chaleur coupe la faim.
Je repars pour la dernière partie, un peu devant Delphine Avenier (qui est repassée devant
l’américaine), elle me sauvera d’une erreur d’aiguillage de chemin, alors que j’ai continué tout droit, il
faut prendre un chemin sur la droite.
Passage au chalet du Truc, puis col du Tricot, un très gros morceau cette montée, bien raide, de nuit,
je le connaissais en descente par ce côté-là, mais je ne m’attendais pas à cet effort.
Légère redescente et petite montée qui passe mal vers Bellevue, mes forces sont parties en transpi, il
n’y a plus rien…. La fin est proche…. A Bellevue ne reste que la descente et ces 8km de plat.
Au dernier ravito au Houches, je revois ma famille, Remi et Carine qui sont venu me voir. Du coup la
forme revient. Emilie me challenge (il y 2 personnes juste devant…). Je lui réponds « Oui Oui, je suis
cuit. Je veux juste allé au bout. »
Bien sur mon âme de compétiteur me redonne de l’énergie et je vais finir en courant ces 9 derniers
km légèrement vallonnés, en reprenant à la sortie des Houches les 2 personnes. Je sers les dents
jusqu’à la fin. La traversée de Chamonix est toujours magique, même si aujourd’hui à cette heure-là, il
y a moins de monde.
Je franchis la ligne d’arrivée place du Triangle à 00h41 avec Emilie, Alice et Agathe, je suis ravi. Mes
beaux-parents, Isabelle et Jean Pierre (qui repartent le soir même) m’ont attendu arriver. Merci . Ce fut une course difficile, je suis satisfait de mon temps (18h41’03, à la 28ème place), je visais moins
de 20h et discrètement plutôt moins de 19h, la forme fut bien là, aucun soucis hormis cette douleur
au talon et une ampoule. En arrivant je me dis que j’arrête les ultras, et là je regarde déjà mes
prochaines courses…..
Merci à ma famille pour le suivi et les encouragements toute la journée et les mois précédents, à
Carine et Remi pour être venu me voir et m’encourager, désolé pour les biches !
Une édition de la TDS avec une supère météo, un parcours roulant sans grande difficulté technique,
mais assez épuisant par la longueur. Des coins magnifiques que l’on a pu vraiment apprécier avec ce
temps, et des paysages différents du tour classique du mont Blanc. Jean Marc Billet |